Lorsque j’étais enfant je ne supportais ni mensonge ni injustice.
Le mensonge me brûlait de l’intérieur comme si on m’avait infligé une bonne gifle. Quant à l’injustice, il me tordait le ventre de colère. J’en suis encore là aujourd’hui. Des années plus tard. C’est aussi ce que racontent mes photographies. Enfin, je crois.
Mes photos/vidéos disent beaucoup de moi.
Elles sont moi. Je suis cette petite fille, méfiante, qui porte son plateau de fruits sur la tête, alors qu’elle aurait préféré être en classe. Je suis cet artisan handicapé, surpris, qui confectionne des paniers pour gagner son pain quotidien. Je suis ce jeune garçon qui ne veut pas lâcher « maman », encore trop apeuré par le monde des grands.
Chasseuse d’images. Et d’histoires! Lorsque tu cours après un groupe de quatre belles femmes togolaises, bassines pleines d’ananas, dans les rues de Lomé et que tu ne les retrouves plus, dégoutée, tu sais que tu vibres pour la photographie. Tu étais en circulation, tu n’as pas su dégainée ton appareil à temps, et la scène n’est plus. Elle ne peut-être sera jamais plus.
Je sais que ce que je raconte va parler à beaucoup de gens qui, comme moi, aiment la photo et la vidéo.
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J’aime cette adrénaline (on y reviendra), encore trop rare, liée aux photos capturées, presque volées, coincées dans mon Sony, qui sont uniques, car les personnes interviewées, pardon, photographiées, sont complices mais en même temps surprises d’être l’objet de mon intérêt. C’est comme une interviewée photo/vidéo, donc le lapsus n’est pas étonnant ! Et pourtant, j’aime ces personnes qui se prêtent au jeu, timides, peu sûr d’elles, mais heureuses. J’aime sublimer leur effort, leur travail, leur famille, leur eux…
Des yeux programmés pour repérer le beau
Je vois une scène, un regard, et je me dis « cela ferai une belle photo », ça ne s’explique pas ! J’ai l’impression que mes yeux sont devenus malades, programmés, comme des appareils photos ambulants qui n’ont plus qu’une fonction, détecter « la photo », et donc shooter ! Damn. C’est même parfois usant, grisant, car je souffre de voir le nombre de photographies que je n’ai pas réussi à prendre, choper, sur l’instant. Le monde est cruel, que voulez-vous…
J’aime l’instant. Le vrai. J’aime moins mettre en scène quelque chose pour le prendre en photo par la suite. D’où la difficulté et donc le challenge. Les photos posées en studio, make-up au top, scénarisées au possible, sont belles (c’est un style), mais elles ne sont pas mes préférées.
Ce que tu fais avec passion, parce qu’il te prend aux tripes devient bien plus qu’un hobbie. Finalement. Que tu décides d’en vivre ou non. Et que tu passes devant la cam’ histoire d’échanger les rôles ou que tu cales bien ton œil derrière ton Sony
C’est important de prendre certains risques, de lancer un nouveau business, de monter un nouveau projet, de se consacrer à une nouvelle passion, car au fond, elle est là, présente, toujours, partout ! Elle ne vous quitte pas ; est en vous. Est vous. Inutile de l’ignorer, elle vous rattrapera au pas de course. Ahahah. Témoignage !
Avec nos smartphones, maintenant, on shoote tous comme jamais, sans même s’en rendre compte. Je connais des tas de personnes qui ont de belles histoires de vie à raconter, qui dépeignent Lomé la belle ou Africa. J’aime ça. J’aime voir aussi des images positives de mon continent comme sur visit.togo visitezletogo ou encore visiterlafrique via Instagram. I love it !
Oui, parce que l’Afrique est riche, belle, diverse, verte, accueillante, forte, soudé, fière, colorée etc et que le (dé)montrer, c’est aussi œuvrer à la relever ! Chaque fois, à petit pas. Pour demain.
Forcèment !
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