« N’oublie jamais mais soit insummersible »
Cette nuit, je me suis endormie dans ses bras. Pas comme ceux-là hurlant à la mort, le ventre creux. Pas comme ceux-là abandonnés au fond de leur lit. Pas comme ceux-là harcelés et violentés. Je suis bénie.
Je suis bénie. Cette nuit elle s’est endormie dans mes bras. Je me suis fondue dans son regard. Eh hop. Ses yeux étincelles, couleur charbon, goût miel. Qu’elle est belle! Répétais-je.
Je suis née une corde autour du cou. Ils appellent cela le cordon ombilical. Dieu que ça me faisait mal, lorsque j’ai tenté mon arrimage. Oui c’est comme cela qu’on l’appelle chez nous. Bien plus poétique et moins barbare qu’accouchement, non?
Déjà bébé, j’aimais me fondre dans son regard. Maman. Ma façon à moi de lui dire « je t’aime ». De lui faire croire qu’elle m’a eu avec son hypnose à deux balles pour que je m’endorme. Raté. Lol. Ou encore de lui dire « je viens de faire caca, change ma couche ». Serrer dans ma petite main son pouce, entre mes cinq doigts.
Magique.
Avec elle, j’ai connu bien d’autres contacts avant ma naissance.
Comme celui de la sensation étrange et trouble que je ressentais lorsqu’elle pleurait. Très loin d’être agréable… Je vous l’assure. Une femme enceinte ne doit pas pleurer, dit-on chez ma mère.
Une femme enceinte ne pleure pas, dit-on chez nous. Alors j’ai lutté pour ne pas trop y penser. Peine perdue. J’y est pensée davantage. Et j’en devenais dingue. Il était tant qu’elle arrive, ma petite.
Aujourd’hui, cest une grande. Ou presque. Alors elle croit m’avoir eu lorsque finalement je la laisse s’endormir dans mon lit. 22h22 tout de meme. Tu finiras dans le tien, ma petite, crois-moi!
L’éducation c’est sacré chez moi. Et puis j’ai failli faire prof. J’aurais adoré. Elle est née le cordon ombilical autour du cou. Je l’oublie parfois. Tout un symbole! Et comme je sais ce qu’elle a vécu avec moi, je la dorlote. Pas de chouchou. Mais disons qu’elle est plus fragile, celle-ci. Plus forte, paradoxalement, aussi. Elle a failli ne pas arriver jusque ici. Alors je l’ai appelé espérance. Pour qu’elle (on) n’oublie jamais. Et qu’elle soit insumersible, aussi.
Son petit poing contre mon bras, je la mire.
J’ai failli ne pas arriver. Trop fatiguant. Trop de mauvaises ondes dès la base. Des gens malsains qui me tournaient autour. Trop de futures luttes à mener, que je n’étais pas encore formée en totalité. Mais je suis née, j’ai finalement osé. Persévèrée. Et je suis là. Têtue, la girl. Comme maman. Et finalement, non, les chiens ne font pas des chats. Très fière d’elle. Ouais. Elle fait de son mieux. Ne se dégonfle pas. S’énerve souvent. Crie aussi. Mais elle est là. Chaque fois, chaque soir, elle reviens à moi. Ma Ma’.
On s’est battus ensemble dès le début. Je ne voulais pas la laisser seule affronter tout ça. Je suis une femme aussi. Cela aurai été encore plus dure pour elle. Sans moi! Même si elle se dit forte. Elle manque parfois un peu de confiance en elle. Je sais. J’ai grandi longtemps en elle. Je la connais par cœur. J’ai beau l’aimer comme mon roi, je ne l’aime pas comme maman. Elle est tout pour moi. C’est encore elle qui fournit la nourriture après tout (qui est fou?) Il chante bien, c’est vrai. Par contre, quel bavard. Lol. Il en raconte des choses. Je ne comprends pas encore tout, mais je le sens. Il est sincère. Ca me va. Mais moi, je préfère quand il se tait, et qu’on regarde ensemble les étoiles briller. Tous les deux, juste quelques minutes.
Precious moments.
Forcèment!
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