Il y a quelques jours, j’ai réalisé une expérience d’abord involontaire. Mon crédit Internet s’est tari alors même que je l’utilisais. Il était tard, j’avais sommeil, j’ai donc décidé de ne pas renouveler mon crédit avant le lendemain matin. J’étais Off ! Pour m’occuper un peu, j’ai lu quelques lignes d’un discours de Thomas Sankara sur le rôle des femmes. C’était agréable. Pas besoin de se préoccuper des messages reçus, vu que je savais pertinemment qu’il n’y en aurai aucun sur mon téléphone.
Une fois réveillée, j’étais contente d’avoir survécu sans m’accrocher à mon téléphone. Oui, on est tous accro, à y faire je ne sais trop quoi, surfer, lire ses messages, regarder les commentaires et les likes (lol) pathétique mais réel. C’est fou comment j’ai alors pris la vie du bon côté, au calme. Musique. Rencontre. Méditation. Observation aussi…
J’ai alors remarqué qu’au fond, les personnes les plus importantes pour vous trouveront toujours le moyen de vous contacter (comment vivions-nous à l’époque ou WhatsApp n’existait pas) pour prendre des nouvelles et savoir si tout va bien. Vous éprouverez aussi le besoin de contacter certaines personnes pour les avertir de votre « off ».
Elles seront rares. Il est bien sur difficile d’être Totalement off des réseaux et cela n’a pas été le cas pour moi lors de cette expérience, j’avoue! ;-). Travail oblige, j’avais la connexion au boulot donc un peu accès à certains réseaux, mais globalement j’ai joué le jeu.
Et n’ai surtout pas repris de connexion sur mon téléphone. C’était le deal. Je n’ai plus touché à WhatsApp, qui reste l’un des logiciels de communication les plus invasifs que j’utilise (et que nous utilisons tous). D’ailleurs, je remarque que nous sommes tous professionnellement hyper-actifs h24 car perpétuellement connectés.
C’est aussi un mal de notre génération. Un e-mail tombe à 22h40 il y a de grandes chances que vous le voyez, ouvrez et lisiez tous, avant de retourner bosser demain matin. On n’a plus de vie en dehors du boulot, en gros.
Vous êtes connectés, alors votre collègue se permet de vous relancer sur un dossier soit disant « urgent » un dimanche matin ou après-midi. Bah voyons, je n’ai que cela à faire un dimanche, c’est évident! Je pense sincèrement qu’être constamment connecté nous empoisonne beaucoup la vie. C’est pratique, certes. Mais quand même. Ca nous bouffe un temps tellement considérable, temps qui pourrait être utilisé à autre chose de plus constructif, nous ne nous en rendons même plus compte.
Nous ne prenons plus le temps de regarder l’autre dans les yeux, de discuter avec les amis au restaurant, de participer aux réunions de travail, de travailler efficacement car concentrés, de finir un bon bouquin, de conduire ou de traverser la rue, safe, génération « tête baissée » nous faisons pitié, sérieux !
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Nous évoquons souvent les valeurs africaines que nous avons en partage. Je crois bien qu’elles prônent la solidarité et le vivre ensemble, non ? Comment être solidaires si nous ne réalisons même pas ce qui se passe autour, trop occupé à fouiller son IPhone? Comment bien se connaitre et bien vivre ensemble quand chacun préfère la compagnie de son Samsung?
Je ne rejette pas en bloc les nouvelles technologies, la modernité et le côté hyper pratique de nos joujous mais relativisons. Et vivons un peu loin des ondes ! (Oui, je sais, je vous écris tout cela depuis mon pc, dur dur, hein, mais au moins, je ne suis toujours pas connectée via mon téléphone !)
Sans oublier les effets nocifs de ces ondes, que nous connaissons tous mais que nous choisissons d’ignorer comme si cela n’avait aucun impact sur nos santés, nous en reparlerons ! En tout cas, ne pas entendre les notifications tombées continuellement (youpi) vous procure juste un sentiment de paix et de tranquillité inégalées. Nous nous disons tous fatigués mais nous sommes incapables de faire des choses simples pour se libérer l’esprit. Se déconnecter un peu en fait parti.
Quel rapport avec le sucre ? L’addiction, pardi. Le sucre est l’un des addictifs les plus puissants et violents qui existent ; ce n’est pas moi qui le dit, mais les scientifiques. On surveille tous plus ou moins sa consommation de sucre avant de « rechuter », ou pas. Le terme est fort mais je l’emploie à dessein.
Le sucre, surtout blanc (le roux est moins nocif, dit-on), dont on nous a constamment vanté les mérites depuis notre plus tendre enfance (et qu’il y avait toujours sous forme de bonbons multicolores aux anniversaires) à coup de grandes annonces publicitaires est en réalité un poison dont nous pourrions et devrions nous passer au maximum.
D’abord, parce qu’il se trouve déjà caché dans le ketchup, les plats préparés, les crèmes 0% de matière grasse, la pizza, le pain de mie, les apéritifs, le fromage, les sauces vinaigrettes, les soupes industrielles, etc. Pas mal d’aliments où nous n’aurions jamais imaginé en trouver en fait (merci aux industriels de l’agro-alimentaire!) Question de volonté, it’s all.
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J’ai vraiment envie de stopper cette m… pour ma santé et celle de mes proches (ne dit-on pas que c’est la maman qui impulse les changements nécessaires à la famille en matière d’alimentation) et d’ailleurs, s’il faille vraiment sucrer, des palliatifs plus sains existent : le miel. Le vrai. Le pur. Celui un peu sombre que nous trouvons par exemple au Togo, dans la région de Dankpen par exemple ou le Gnissi miel aromatisé, à Lomé. Des fois, nous le trouvons encore plein d’abeilles qui bouchent son écoulement. Pour sûr, il est naturel celui-là.
Il existe bien d’autres addictions, plus ou moins dangereuses pour la santé. Mais bon, on ne vit qu’une fois comme on dit, carpe diem,… Mais cette saleté de sucre, nous pourrions vraiment nous en passer et faire plus attention. Vous savez celui qu’on ajoute sans trop y penser dans son café ou son dégué*, etc. J’ai donc décidé de réitérer cette détox Internet très prochainement et de stopper le sucre autant que possible! Pas mal, hein?
De quoi faire quelques économies. Vive les appels et les SMS ! L’autre jour, un ami me disait « je déteste les réseaux sociaux » car tout va trop vite, on s’insulte, on détruit la réputation d’untel, on encense l’autre, on est pro-communautaire, et d’ajouter: « je n’aime pas du tout le monde d’aujourd’hui ». Comme je le comprends.
Forcément !
*dégué: dessert à base de yaourt et de lait caillé, servi avec du mil ou du couscous. Un régal!