Je ne vous servirai pas du Monsieur. On appelle Monsieur une personne que l’on respecte, un minimum. Et vu que vous ne vous respectez pas vous-mêmes… Je m’en vais vous dire deux, trois choses, qu’apparemment vous semblez encore ignorer, malgré l’érudition dont vous vous targuez, Zemmour. Je sais que vous avez désespérément besoin qu’on parle de vous, mais allons, cessons le ridicule, tout de même…
« Votre prénom est une insulte à la France » avez-vous dit à Hapsatou Sy, lors d’une émission télévisé en France, lui suggérant plutôt que le prénom Corrine aurait été plus approprié. Non, je sais que vous jouez dans la cour de la provocation, alors je ne serai pas longue, pour ne pas perdre mon temps précieux, à vous en accorder trop.
C’est plutôt votre comportement qui insulte la France. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que vous niez trop de faits, qui font la France, qui sont la France ! Le simple fait que les ancêtres d’Hapsatou Sy, comme tant d’autres, se soient battus, et par deux fois au moins, notamment pour libérer votre pays du joug nazi, durant la seconde guerre mondiale, est un exploit qui mérite, à lui seul, un respect éternel. Mais soit, vous ne respectez rien non plus.
Rien n’est sacré, pour vous ! Pourtant, votre attitude, c’est nier le fait que votre cher pays a torturé et arraché de nombreuses vies dans le monde, notamment en Algérie, durant la guerre, pour ne citer que cela. C’est nier que c’est ensuite votre pays qui fit appel à une main d’œuvre immigrée, bon marché, africaine, pour l’installer dans vos banlieues, dans les conditions que nous connaissons aujourd’hui tous.
La France a plus d’une dette, notamment de sang, à payer, nous y reviendrons peut-être. Quoi qu’il en soit, ces immigrés et enfants d’immigrés n’ont pas de leçons à recevoir de quiqonque. Ils sont libres de donner les prénoms qu’ils souhaitent à leurs enfants. Voulez-vous aussi leur enlever ce droit et ce plaisir, Zemmour ? Qui êtes-vous pour dire que untel devrai plutôt s’appeler Jean-François ou Francine, sinon il fait tâche dans le paysage ? En quoi cela vous regarde-t-il ?
Savez-vous la symbolique que représente un prénom dans les contrées que vous dénigrez sans détour ? Savez-vous la puissance et l’aura données, confiées à ces petits êtres, par un simple prénom ? Non, assez ! Il faut que nous arrêtions de vous laisser croire que vous pouvez tout dire, tout faire, et tout penser. Nous sommes des reines. Des rois. Africains, fiers. Nous avons survéçu aux pires barbaries et ceux durant des siècles. Ce n’est pas pour qu’aujourd’hui, un Zemmour vienne nous donner des leçons d’éducation (rire). Cela me fait sourire car je me demande ce qu’une personne telle que vous avez à offrir, en termes d’enseignement et d’éducation, à des personnes telles que nous.
J’apporte donc ici un vibrant hommage à toutes et tous les Hapsatou, Abla, Fatou, Shadé, Mawuéna, Pendha, Fémi et autres Bakari, Sénamé, Ifé, Oumar, Comlan, Afivi, et j’en passe. Parce que leurs prénoms sont beaux. Quoi que vous en disiez et pensiez. Et que nous dénigrer ne nous fera pas disparaitre. Nous sommes bel et bien là!
Nous éduquons et élevons des générations et des générations de femmes et d’hommes forts et battants, depuis des lustres. Envers et contre tous. Malgré la haine mondiale qui est constamment déversée envers l’Afrique. Nous tenons bon. Votre projet qui consiste à nous faire nous détester est et sera un échec. Niet ! Son prénom, puisqu’il est question de cela, Hapsatou, signifie « petite lionne ». Et elle le porte très bien, à voir la combativité que cette dame incarne. Non loin d’être une insulte, c’est une part de son identité. Elle la porte hautement et dignement, pour dire, je suis multiple. D’ici et d’ailleurs.
Rappelez-vous, il y a à peine quelques mois, comme vous pleuriez et dansiez de joie, avec les membres de cette équipe de France de foot, qui vous ramenèrent la Coupe du Monde 2018. Là, vous étiez-vous posée la question des prénoms de ces joueurs ? C’est aussi ce que beaucoup de français prônent. La diversité. Cessez de tenter de nous divertir, Zemmour, vous êtes loin de nous amuser !
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Sélom