Lissé. Défrisé. Planqué. Rajout. Extension. Clip. Tissage. Et j’en passe. Tout pour ne pas faire voir sa vraie nature de cheveu. Il est dur à peigner, dit-on. Il est rebelle. Soit. Quoique. Es vrai? Prenons nous vraiment le temps de le soigner et donc de l’aimer…
C’est vrai, il est plus facile pour une antillaise de se dire « nappy » qu’une crépue pure souche (entre guillemets) vu que ses cheveux sont plus doux (métissage colonial oblige). Alors, oui, afficher et porter ses vrais cheveux, c’est un acte de rébellion. Tout juste ! Oui, c’est un acte politique. Je porte mes vrais cheveux et je t’emmerde, en gros (pardon pour le gros mot). Arrêtons de penser qu’une Vraie coupe afro c’est moche, y’a un ou deux cheveux qui dépassent, ça y est, c’est le drame, la miss est mal coiffée, faut qu’elle aille se peigner de nouveau, elle n’est plus présentable pour l’école, la famille et le travail. Merde !!!
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Actuellement, alors que la mode est à la belle touffe afro de Davis (ah ma chère Angela!) « Black is beautiful », you know… La nouvelle tendance (effet de mode va vous tuer un jour !!) que j’ai découverte récemment (désolée d’être à la traine, hein) c’est la fausse coupe avec des clips-clips à ajuster sur sa tête (4, 6, 10 clips pr xxx $ ) Je vais en fâcher plus d’une mais j’assume! Bullshit!!
Un, ce procédé coûte un bras, donc ce n’est pas accessible pour qui veut.. et deux, bah c’est encore une fois false (faux), car l’ensemble de vos vrais cheveux sont planqués la-dessous. Pas un brin n’en dépasse… Sorry for that but it’s true!
Je conçois bien qu’on veuille changer de tête, changer de style, changer de coupe, changer de vie et bla bla bla. Changer. Ou qu’il soit parfois bien plus pratique de ne pas se soucier du soin de ses tifs durant quelques semaines. Ok. Mais penser à vos cheveux prisonniers là-dessous qui pleurent afin qu’on les délivre, durant tout ce temps sans voir la lumière du jour ni ressentir le vent les caresser hummm (bon je délire un peu là, mais c’est sérieux !). C’est ma tête, ma vie. Soit. Respect. Mais on peut en parler tout de même, non ? Je donne juste un avis. Du calme. On ne touche pas à la tête d’une femme noire ainsi lol. Je le sais. Tu risques ta mort, là ? Rire.
En réalité ce qui me chagrine (bien qu’on soit dans un monde libre et que chacun fait ce qu’il veut) c’est qu’on ne réfléchit plus ni à nos actes ni au message criard qu’ils envoient: je ne m’aime pas ! S’il est historiquement et sociologiquement facile de décortiquer comment et pourquoi les crépus ne s’aiment pas, le challenge réside justement là: dans le selflove! La base. Car qui vous aimera si vous n’êtes même pas capable de vous aimer vous-même? (pour le défrisant, même combat bien sûr, ces produits nocifs pour la santé et historiquement aliénants, qui brûle vos cheveux pour le dénaturer et le rendre raide, on en parle ? Une autre fois, avec joie)
Je vois déjà ici les fanas du faux cheveu me hurler que c’est comme le make-up ou la manucure etc. Non, non, non, ce n’est pas comparable, car au moins là, vous gardez votre propre visage et vos propres ongles. (Je ne parle pas du surmake-up où l’on ne vous reconnaît même plus (suivez mon regard lol) ou des ongles pointus de sorcières à la Kimi) encore mon avis. Seulement le mien. C’est mon blog, après tout. Faites le vôtre et donnez votre point de vue lol.
Je suis contre le tout planqué en matière de chevelure, c’est ce qui m’énerveeeee le plus (c’est dit !) c’est de la grosse triche. Qu’est-ce que vos cheveux vous ont-ils fait pour être ainsi si souvent punis ? Oui, oui, oui, à la mode des….
….
extensions chez tout le monde (all over the world), c’est bancable. Cela reste false tout de même lol. Et les autres filles qui le font ne s’aiment pas plus que vous non plus. En passant, ça passe, c’est fun. Mais quand ça devient ta coupe habituelle, il y a un problème, pardon! Posez-vous les vraies questions ! Ou lisez, please !
Si on fouille dans le passé et qu’on lit notamment la sociologue et auteure Juliette Smeralda
vous comprendrez combien le cheveu de la femme noire est un levier d’asservissement sociologique. Elle parle de dénaturation, d’aliénation culturelle, société de consommation et mimétisme. On veut être dans le game, comme tout le monde ! Il est loin le temps du « Black Panther Parti ». L’histoire nous apprend que oui, les esclavagistes nous ont appris à nous détester, nous et notre apparence.
Nous n’avions pas le temps, nous femmes noires, de prendre soin de nous et de notre chevelure (qui demande amour et temps, comme pour tout) mais nous devions soigner nos maîtresses blanches, leurs peaux, leurs cheveux à elle ainsi que leur progénitures. Vous comprenez maintenant pourquoi je vous dis que prendre soin de votre chevelure aujourd’hui c’est une revanche et c’est politique ?
Nous avions nos cheveux en horreur car, par manque de temps et de soin (même pas de moyen, car il existe de nombreux produits naturels pour les bichonner à vil prix, comme l’Aloès Vera), ils étaient rêches, difficiles à peigner, sales donc ils grattaient. Aujourd’hui encore, lorsque j’entends dire que le cheveu noir est difficile à peigner, ça m’horripile ! C’est faux ! Il a juste besoin d’hydratation (eau) et de soins (bains d’huile). Ce n’est pas sorcier !
Quoi de plus normal qu’une chevelure mal entretenu se rebelle ? Comme aujourd’hui. Cela n’a guère vraiment changé. Sauf que de nos jours, nul de vous empêche d’en prendre soin, à part vous-même. Sur le net, il existe pléthore de conseils, de soins home made peu chers, et autres astuces pour se réapproprier son cheveu noir. Prenez ce courage-là. Plutôt que de passer des heures à clipper et à masquer votre si belle crinière noire. Belle parce qu’elle est vous. Donc unique. Ce qui est rare est précieux..
Forcément!