Grâce à App-Elles, les victimes de violences peuvent alerter leurs proches et s’entourer des personnes compétentes. Une initiative inédite d’utilité publique, lancée par Diarata N’Diaye.
Basée à Nantes depuis quatre ans, Diariata N’Diaye, dite “Diata”, a lancé l’association Résonantes et App-Elles, la première application dédiée aux femmes victimes de violences. La jeune femme de 34 ans, qui a grandi dans les Vosges, n’a pourtant pas le parcours type d’une geek: d’abord rappeuse, Diata N’Diaye a bifurqué vers le slam, une discipline qui a toujours servi son souci d’engagement, indissociable de son art -elle aime d’ailleurs se définir comme une “artiviste”. Il y a 10 ans, elle créait Mots pour maux, un spectacle autour des violences faites aux femmes qu’elle a joué plus de 200 fois dans des établissements scolaires à travers la France. Mariage forcé, excision, viol, il n’y a dans la bouche de Diata N’Diaye aucun sujet tabou et une volonté énergique de sensibiliser le jeune public à ces questions: “L’idée était de parler de ces sujets de façon un peu plus détendue et moins conventionnelle”, nous raconte-t-elle, assise sur un banc à l’extérieur du Stereolux, à Nantes, où se tenait fin mars Le Printemps des fameuses.
“Je ne savais pas qu’il y avait autant de jeunes victimes, et elles sont complètement à l’ouest.”
En parallèle de son spectacle, Diata N’Diaye met en place des échanges avec son jeune public et des ateliers d’écriture. Et, dès le départ, s’aperçoit qu’il y a urgence: “Dès la première session, je me suis retrouvée avec des témoignages, face à des personnes qui n’avaient jamais parlé”, se souvient-elle. Sa connaissance du milieu associatif lui permet d’aiguiller ces jeunes vers les bon·ne·s interlocuteur·rice·s·, mais l’expérience la renvoie à sa propre histoire. D’origine sénégalaise, Diata N’Diaye s’est