« Nous sommes à l’ère de l’obsolescence programmée. »
Se faire plaisir. Etre avec soi. Désamorcer les bombes. Voilà, en gros comment, j’ai fêté mon 8 mars. Un ami m’a dit un jour que « les femmes sont le moteur ». Beaucoup le savent. Reste à en prendre soin. Durablement. L’autre dimanche, je voyais mon voisin astiquait le moteur de sa Mazda, l’entretenir, le laver, le choyer. Il avait ouvert son capot, était tout content de soigner sa voiture acquis il y a un moment. Alors que tout bon cavalier ménage sa monture s’il veut aller loin, nous les jeunes sommes pressés. Or qui dit précipitation, dit manque de soin. Tout doit aller vite. Tout le temps, partout. Alors on fait beaucoup d’erreurs.
Quand ça traine, ça ronfle, next. Next téléphone portable/ordinateur. Next voiture/moto. Next femme/homme. Nous sommes à l’ère de l’obsolescence programmée. Bienvenue ! J’aime ce mot. Ob-so-les-cen-ce ! Il signifie que nos chers amis des grandes entreprises et industries fabriquent sciemment des objets dont la durée de vie n’est que de deux, trois ans, peut-être sept pour certains électroménagers etc dans le but de toujours nous pousser à plus de consommation.
Après quelques temps, nos appareils ne fonctionnent plus (ou pas bien) et alors poubelle. A l’heure de la performance absolue, tout ce que nous achetons doit parfaitement fonctionné. (Et nous appliquons aussi cela à nos relations, mais passons.) On ne répare pas. Non. On vous dira, « vu le prix que vous coutera la réparation, autant en acheter un/une autre ». Combien de fois avez-vous entendu cette phrase-là? Capitalisme. Dans les relations, c’est précisément cette même obsolescence que nous appliquons tous (je généralise à peine, pas bien, je sais ; mes chers ami(e)s les exceptionnelles perles rares, no offense !) Nous estimons, inconsciemment ou non, que nos relations amoureuses, amicales ou autres ont des durées de vie (plus ou moins longues) après lesquelles il n’est plus intéressant de poursuivre les efforts pour la maintenir en vie. Comme avec votre portable !
Pour tout un tas de raisons. Elle a perdu son boulot, elle a changé et s’est renfermé sur elle-même. Il a déménagé, il me faudra trop d’efforts (temps, argent…) pour rester son ami. J’ai des soucis, je suis mal dans ma peau, je m’éloigne des autres. Il a grossit, il a vieillit, il n’est plus autant charmant qu’avant avec sa bedaine et ses ronflements. Elle n’est plus aussi sexy qu’à nos débuts, elle ne me surprend plus au lit. Et j’en passe !
Car oui, on demande tout et son contraire à la femme, comme parfois à l’homme d’ailleurs, de quoi nous rendre complètement schizophrène. On n’oublie alors que nul n’est parfait(e), même pas ceux qui exigent de la femme/de l’homme qu’elle/il soit comme une poupée/un Ken qui dit amen à tout, est contente quand on a deux minutes pour jouer avec elle/lui et sourit lorsqu’on lui caresse la tête. Nous pourrions nous perdre dans tout cela au fond, surtout la femme, qui manque davantage de confiance en elle. Certaines le font. Change de personnalités et de comportements ainsi que de look à chaque nouvelle relation. Personnalité multifacette ou interchangeable, autant dire que tu n’en as pas et qu’il te reste à mieux te connaitre, pour mieux te définir. Dire amen à tout pour un homme/une femme, y’a pas plus…
Mais nous voilà en réalité de plus en plus forte, affirmée, belle, décidée, professionnelle, femme quoi. Multitâches ! En ce jour béni des colonies, non de la journée de la femme, des femmes, ou que sais-je, j’ai avant tout pensé à être moi, avec moi ; puis à la complémentarité. Je répondais à mon ami que « le jour où la plupart des hommes se soucieront des droits des femmes comme des leurs, on aura fait un grand bond en avant ! ». J’aime les hommes, et il serait temps d’arrêter de taper sur eux pour le leur dire plus souvent (qui n’a pas besoin d’entendre cela ?!!) et qu’il se sente plus à l’aise pour nous aimer, car, oui, ils le font, et de plus en plus, pour eux, ça coule de source. (Désolée, c’est mon opinion) Il serait bien de mettre les hommes au cœur de la stratégie pour les femmes. Car on est bien tous ensemble.
Je suis féministe, grave, et fière de l’être. C’est comme être bouddhiste parce que Népalais ou nappy parce que noire. Pour moi, c’est juste logique de demander à ce qu’on arrête de tabasser les femmes (car, pour rappel, nous sommes encore trop nombreuses à mourir sous les coups de nos hommes), à ce qu’on soit payé pareil à poste et compétence égale, qu’on cesse les pratiques avilissantes et violentes telle que l’excision, des rites de veuvage qui blesse les femmes etc.
Enfin j’ai pensé bonheur aussi. Car avant de demander à un homme de me rendre heureuse, de m’apporter telle rose, tel cadeau pour le 8 mars ou un autre jour d’ailleurs (car on doit pouvoir être choyée h24), j’ai voulu me fêter, me célébrer, me mettre au centre, être avec moi, avant tout. C’est vitale. Comment aimer si on ne s’aime pas ? Comment combler si on ne l’est pas ? Comment donner si on ne se donne pas à soi ? Soi. Soi. Soi. Pas par égoïsme, mais parce que c’est la base. Forcèment!
Bonne fête !
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